Du sang au sucre.

Et si, finalement, tous les détraqués psychiatrico-alimentaires, Vegan® & Cie, n’étaient que des victimes? Oh, ne comptez pas sur moi pour jouer le mauvais avocat, expert en enfances malheureuses et milieux défavorisés, pour défendre ces extrémistes, terroristes intellectuels, qui de plus en plus glissent de la divagation, de la diarrhée verbale au vandalisme débridé et à la violence. Mais au lendemain d’un énième coup de colère, je ne peux m’empêcher de penser aux raisons profondes de ce mal du début de siècle.

La cause du coup de colère, d’abord. Obscène comme souvent, alimentée de bouffées délirantes et, en creux, du déni (tellement à la mode) de l’Holocauste nazi. C’est une espèce de caricature d’interview, dans la boîte-à-cons, sur une de ces chaînes qui vomissent en continu un simulacre d’information comme les tombereaux des ordures. Devant des journalistes qui ont oublié qu’ils en étaient pour devenir des fabricants de buzz, une foldingue compare l’abattage des animaux et le commerce de la viande à la « déportation », à « l’Holocauste », au « viol »*. Par parenthèse, comme je l’ai écrit au moment, peut-être serait-il temps que, pour faire tendance et prendre les patins d’Ici-Paris et de Détective, les médias cessent de servir de dévidoir aux condamnables outrances de malades de ce type. On ne peut pas d’un côté se plaindre de la banalisation de l’antisémitisme et laisser ces tarés proférer pareilles comparaisons ordurières, juste « parce que c’est la mode ».

« Il faut absolument sortir de ce génocide systémique qu’est l’élevage » estime cette militante antispéciste pic.twitter.com/E6cLuDmuBk

— GRAND ANGLE (@GrandAngleBFMTV) 27 septembre 2018

La Justice, parfois prompte à s’émouvoir de peccadilles, saura, je l’espère (vœu pieux?), se saisir de ce dossier. En attendant, j’y reviens, au delà de l’avidité et de la soif de sensationnalisme d’une Presse fatiguée, je m’interroge sur ce qui a pu conduire ces gens sur le chemin de la délinquance et/ou de la psychiatrie. Et à tel inhumanisme.

Beaucoup parlent d’ennui, d’une société occidentale gavée, repue, affaiblie, il y a sûrement de ça dans ce qui apparaîtrait aux yeux de la majorité de la population mondiale (je revois les mains décharnées du migrant malingre de l’autre jour**) comme un odieux, un indécent caprice de riche.

Pour ma part, je me demande simplement si, après avoir biberonné à Walt Disney et aux horreurs télévisuelles américaines, les détraqués psychiatrico-alimentaires ne sont pas tout simplement les victimes d’un autre cancer venu d’outre-Atlantique: la malbouffe. Il n’est d’ailleurs pas anodin que la Vegan Society, secte d’inspiration évidemment anglo-saxonne, soit née au lendemain de la seconde Guerre mondiale alors que l’empoisonnement collectif inspiré par les multinationales US commençait, telle une pandémie, à contaminer une bonne partie de la Terre.

Partant de là, le modèle alimentaire, pour beaucoup, les moins cultivés, les moins chanceux, est devenu celui-là dont, par sensiblerie, ils n’ont retenu que les « fermes de mille-vaches », oubliant au bord du chemin bien d’autres crimes contre la Faune et la Nature, comme par exemple les dévastatrices cultures industrielles de soja, l’impact de l’huile de palme ou encore le maraîchage intensif. Il est vrai que la plupart de ces drames écologiques se jouent à distance, chez les pauvres d’Asie ou d’Amérique du Sud; loin des yeux, loin du cœur…

Il me paraît donc évident que c’est ce système qui, d’usines en caddies, a conduit ces esprits faibles, malléables, les a habitués, à une vision artificielle, hors-sol, de la nourriture et de la vie. Et à une totale déconnexion avec le réel, ce formidable empêcheur de penser de façon simpliste.

En vous laissant méditer ma lecture de la mode Vegan®, quitte à digresser sur cette notion de déconnexion de la Nature, je vous offre, histoire de nous décontracter (et de reconnaitre le « fait-maison » qu’on vous servira ici et là), quelques images d’un catalogue chipé à un de ces commerciaux-à-chaussures-pointues qui font le siège des cantines que sont devenus quasiment tous les restaurants. Rien que de très banal malheureusement, du « bistronomique » à la con (avec recettes forcément crées par un Meilleur Ouvrier de France…) devant lequel s’émerveillent, entre parmentier de canard lointain, filets de rougets venus de pays où l’on ne fait pas les vendanges et tartes Vegan®, les gourmets contemporains formatés aux petits pots et au Coca-Cola.

Je vous en parle, car je suis parti d’un fou-rire idiot devant la page NOUVEAUTÉS VIENNOISERIE, et sa « crêpe fourrée au Nutella® ∅270″. Ben oui, jusque là, je le répète, rien que de très banal, il est normal en 2018 qu’un cuistot professionnel ne fasse plus la pâte à crêpe que j’ai appris à faire à 5 ans (les grumeaux…), ou même qu’il la verse dans sa poêle (il pourrait se brûler…) . Non, ce qui m’a fait mourir de rire, c’est que dans ce carton de vingt-huit unités de quatre-vingt-dix grammes pièce vendu au prix incroyable de 47,53€ HT, les crêpes sont livrées « pliées en quatre ». Non, parce que vraiment, plier des crêpes, en dessous de Bac+12, on ne peut pas faire***…

Allez, en attendant avec impatience la Chandeleur, je vais moi aussi prendre un dessert. Un dessert de flemmard, là encore, Vegan® qui plus est, donc forcément tendance, mais, c’est là que le bât blesse par rapport à l’époque, bio et naturel. Ce sont des figues, juste quelques figues apportées par M. Dessart (ci-dessus) qui sur les coteaux de Moissac produit aussi un délicat chasselas doré comme le soleil d’automne. Attention, pas de grosses figues-fleur comme en juillet, des sucrettes vert-jaune, collantes et figuées justement, rôties par le soleil de miel de l’été indien.

Je m’en régale en pensant à Delteil. « Vivre de peu », avait-il choisi pour devise confucianiste**** en se retirant dans l’Hérault, à La Massane. Et si, plus que dans les délires de magazines féminins et de chaînes-poubelle, la vérité était là?

* Celui croisé lors de « la fuite de Barcelone », racontée ici

** Un terme désormais récurrent, normal chez les extrémistes de la cause animale et les détraqués psychiatrico-alimentaires. J’avais il y a longtemps évoqué ici, dans cette chronique, les outrances prémonitoires du chanteur Morrissey qui, après avoir comparé les mangeurs de viande à des pédophiles, soutenait qu’empêcher l’abattage des animaux revenait à « soutenir les victimes d’Auschwitz ». À l’époque, des bonnes âmes s’étaient indignées, m’accusant de monter en épingle un « dérapage », les dangereux délires de Morrissey n’étaient en fait que prémonitoires.

*** Je crois que même mon docteur y parviendrait avec ses deux mains gauches…

**** Devise reprise dans La cuisine paléolithique à laquelle il serait temps d’écrire une suite. Je pense y donner la recette de la pauvre omelette aux patates de L’Horloge (ci-dessous) qui me change des munificentes salades de quinoa aux avocats hors-saison et aux tomates plastique qui dans certains bars à vin branchés Elle / Cosmo ont remplacé la bécasse et l’entrecôte.

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