5 millions de $ à vendanger.

Oh, bien sûr, d’apéros-vidéo en repas qui traînent, nous nous appliquons à boire un peu plus. Au grand dam des moralistes d’ailleurs… Mais ça ne fait pas tout.
Après les jiléjônes, les taxes de leur ami Trump, le coronavirus met une partie de la viticulture en danger de mort*. Les trois principaux vignobles européens sont ceux des trois pays le plus touchés par la pandémie, Italie, Espagne et France. On estime que chacun d’entre eux a 300 millions de litres de vins en excédent. Avec le confinement, c’est donc un milliard de litres qui pourraient être perdus, ce qui entraînerait des catastrophes économiques, sociales, en chaîne; des dizaines, des centaines de milliers d’emplois sont menacés.
Il est donc urgent d’agir. Pour les vins les plus médiocres, on parle de campagne de distillation**, mais que va-t-on faire des autres? Eh bien, amis vignerons, ce soir j’ai une bonne nouvelle pour certains d’entre vous. Un « cadeau » de 5 millions de dollars.

C’est un coup de fil qui m’a appris ça, cet après midi alors que, justement, j’étais au printemps de la vigne. Benji, un ami winemaker. J’utilise le terme anglais à dessein car il a un marché de longue date outre-Manche, Naked Wines.
Naked Wines, je vous en ai parlé il y a très longtemps, à ses débuts***. C’est devenu un des principaux distributeurs en Grande-Bretagne, mais aussi aux États-Unis et en Australie. Sa particularité est de vendre principalement par correspondance (même si l’entreprise a avalé Majestic dont certaines des anciennes boutiques servent un peu de show-rooms). Confinement oblige, Naked Wines, qui tournait déjà très fort, est en train de faire un carton.

Du coup, son patron Nick Devlin annonce une ligne de crédit de $5.000.000 destinée aux vignerons dont les vins ne sont pas encore distribués par Naked Wines et dont la pandémie a brusquement détérioré la situation financière. Comment? En leur en achetant au prix les stocks qu’ils n’arrivent pas à écouler via le marché traditionnel et en les vendant à leur demi-million d’angels, le nom donné à leurs clients-abonnés. Bien sûr, c’est aussi l’occasion pour ce nouveau géant de se faire un coup de pub, il n’empêche que l’argent est là.
Concrètement, un formulaire destiné aux vignerons vient d’être mis en ligne. C’est ici, au bout de ce lien. Si ça vous intéresse, si vous en avez besoin, si ça peut vous sauver la mise, n’hésitez pas. Quand la vendange est mûre…

*Certains avaient d’ailleurs vu venir la catastrophe il y a des mois. Souvenez-vous de la lettre de cette vigneronne publiée ici.
**Notamment dans l’appel lancé par le député européen Éric Andrieu, originaire des Corbières, au président de la Commission.
***Il y a huit ans, en 2012, ici. À l’époque, les vieux vous riaient encore au nez quand on parlait de vendre du vin sur le Web…

3 réflexions sur “5 millions de $ à vendanger.”

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